Autonomisation économique des femmes
Le domaine de l’autonomisation économique des femmes est considéré comme l’une des portes d’entrée fondamentales vers l’établissement de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce champ s’inscrit dans la déclinaison des dispositions constitutionnelles qui ont placé l’autonomisation économique, sociale et politique des femmes comme déterminent fondamental de la consolidation de l’État de droit.
Et afin d’améliorer les indicateurs sociaux et économiques des femmes, en cohérence avec les efforts déployés pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, et dans le cadre de la mise en œuvre du programme gouvernemental pour l’Egalité 2017-2021 (ICRAM2) , qui a accordé une attention particulière à la protection et à la promotion des conditions des femmes, un ensemble de dispositions sont mises en place, notamment :le renforcement des droits des femmes, la mise en œuvre du principe de l’égalité, la mise en place et l’opérationnalisation de l’Autorité pour la Parité et la Lutte contre toutes Formes de Discrimination, le lancement d’une stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes, le développement d’un programme national d’intégration économique et de l’autonomisation des femmes dans le domaine du développement.
Ainsi La deuxième édition du plan gouvernemental pour l’égalité 2017-2021 a donné une importance capitale à ce domaine, en érigeant, parmi ses priorités, «l’élaboration et la mise en œuvre d’un Programme National Intégré d’Autonomisation Economique des Femmes et des Filles à l’horizon 2030 ».
Le Programme National Intégré d’’Autonomisation Economique des Femmes et des Filles, à l’horizon 2030 : Maroc- Attamkine.
Le premier axe du plan « ICRAM2 » souligne l’importance du renforcement de l’employabilité des femmes et leur autonomisation économique, à travers la mise en place d’un cadre pour l’autonomisation économique des femmes. Ce cadre revêt des dimensions multiples :
- Il couvre la promotion de l’égalité d’accès au travail décent et la garantie de possibilités d’avancement professionnel en faveur des femmes •
- Il favorise le succès de l’entrepreneuriat féminin
- Il améliore les conditions économiques des femmes rurales en leurs permettant l’accès aux moyens de production, au foncier …
Fidèle à ses engagements, le Ministère de la Solidarité, du Développement social, de l’Égalité et de la Famille, en partenariat avec ONU Femmes, a mené une étude pour l’élaboration du Programme National Intégré d’Autonomisation Economique des Femmes et des Filles, à l’horizon 2030». Ce programme vise à placer l’autonomisation économique des femmes au centre des débats, des programmes et des décisions économiques, et permettre la convergence et la complémentarité entre les programmes et projets des différents intervenants nationaux, pour consolider les acquis et réduire les inégalités entre les femmes et les hommes.
Il s’agit aussi de doter les différents intervenants d’un cadre référentiel général adéquat à l’égalité des chances dans tous les niveaux pour réduire les inégalités entre les femmes et des hommes dans les différents domaines,
L’élaboration du Programme national intégré pour l’autonomisation économique des femmes et des filles, a nécessité la mise en place d’une vision consensuelle, basée sur une approche participative articulée autour des phases suivantes :
- Une phase de diagnostic et d’analyse de la situation basée sur une étape de collecte de données, une analyse documentaire et un benchmark international.
- Une phase d’identification des axes prioritaires du programme et de définition du cadre stratégique avec les parties prenantes clés.
- Une phase de construction de la feuille de route déclinant les différents chantiers à adresser avec un dispositif de gouvernance et de financement adéquat : le programme national intégré d’autonomisation économique des femmes, Maroc – Attamkine.
Une approche fondée sur la convergence et la gestion axée sur les résultats, qui considère l’autonomisation économique des femmes comme une priorité nationale et un pilier du nouveau modèle de développement. Cette approche vise à répondre aux besoins des femmes à travers trois axes stratégiques :
Axe 1 : L’accès aux opportunités économiques, à travers :
Assurer davantage d’opportunités de travail décent, éliminer l’emploi informel, renforcer la participation des femmes à la vie économique en accédant à l’emploi et en réduisant la charge des responsabilités familiales sur les femmes et mettre en évidence des modèles féminins prometteurs ;
Faciliter le développement de l’entreprise, octroyer des opportunités d’emploi autonome aux femmes entrepreneurs et faciliter l’accès des femmes aux moyens de production (propriété foncière, équipement, financement…) ;
Promouvoir l’économie sociale et solidaire en tant qu’élément pratique prémunissant contre la vulnérabilité et l’exclusion, via le soutien accordé aux associations et coopératives notamment, et en encourageant la mise en place de filières d’activités génératrices de valeur rentable.
Axe 2 / L’éducation et la formation :
Mettre en œuvre des mesures strictes pour lutter contre la déperdition scolaire, en particulier parmi les filles dans les zones rurales, établir l’enseignement obligatoire et réduire l’analphabétisme, augmenter le nombre des diplômées lauréates de
la formation professionnelle, et sensibiliser les franges jeunes et moins jeunes de la société au rôle économique central assuré par les femmes à tous les niveaux de l’enseignement.
Axe 3 / Assurer un environnement propice et durable à l’autonomisation économique des femmes :
Il est grand temps de fournir un espace sûr et un environnement propice à l’autonomisation des femmes, en particulier dans les espaces publics au niveau des zones urbaines et rurales, tout en accordant la priorité aux violences exercées contre les femmes au niveau des transports publics et au niveau des lieux de travail.
Cinq (5) leviers d’intervention ont été identifiés pour la mise en œuvre du programme national d’AEF, à travers le renforcement de l’Evolutions législatives et Institutionnelles, l’adoption des Incitations et politiques sensibles au genre, la mise en place des équipements nécessaires, la réduction de la fracture numérique via l’Investissement directement dans des solutions digitales , et aussi à travers des actions de sensibilisation du grand public (y compris les femmes) pour transformer les mentalités et lutter contre les stéréotypes.
Croyant en la nécessité de mettre en œuvre une certaine convergence, le ministère a organisé, en mois de février 2020, une série de rencontres et d’ateliers consultatifs avec divers acteurs représentant des départements gouvernementaux, des institutions nationales, et des associations relevant de la société civile, en plus des acteurs au niveau territorial, des partenaires techniques et financiers et des centres de recherche. Ces rencontres avaient pour objectif de présenter le programme aux différents partenaires et ce afin de discuter ses axes et son contenu et les enrichir par leurs observations et propositions.
Le Programme National Intégré d’Autonomisation Economique des Femmes et des Filles, à l’horizon 2030, a été présenté et approuvé, le 14 juillet 2020, par la Commission ministérielle de l’égalité, lors de sa cinquième réunion, tenue sous la présidence du Chef de gouvernement.
Déclinaison territoriale du programme « Maroc Attamkine »
pour faire face aux répercussions de la pandémie, le ministère a œuvré à l’adaptation des mesures du programme « Maroc-Attamkine » avec les nouveaux défis socio-économiques en lançant un vaste chantier de programmes d’autonomisation en partenariat avec les conseils régionaux et provinciaux. Ces projets ont tenu compte des particularités socio-économiques et aux opportunités offertes par chaque région.
Afin d’apporter un levier scientifique à l’autonomisation économique des femmes, encourager et appuyer la recherche scientifique dans le domaine de la femme, diffuser une culture de l’égalité et promouvoir les droits des femmes et des filles, une convention de partenariat a été signée le 7 mai 2021 entre le Ministère de la Solidarité, du Développement Social, de l’Égalité et de la Famille, et l’Université Hassan II de Casablanca, pour créer la Chaire Académique « Maroc Attamkine » pour Promouvoir l’Égalité du genre au sein de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales – Ain Chok.